Alana

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J'écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pentre autrement  que je ne devrais penser, et ainsi jusqu'au plus profond de l'obscurité.

Alana sans dessus dessous




En-dessous de chaque article, vous trouverez différentes catégories suivant mes humeurs journalières.Mes doutes, mes envies, mes plaisirs, mes peurs....Etc...Etc...

 

Aux égaré(es)


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Il dépend de celui qui passe
Que je sois tombe ou trésor
Que je parle ou que je me taise
Ceci ne tient qu'à toi
Ami, n'entre pas sans désir.

Paul Valéry

Poésie

Dimanche 15 juin 7 15 /06 /Juin 22:42




L'eau, si on sait l'entendre, si on en apprend la langue, ouvrira toute la connaissance des êtres et des choses.  

Pluie d'été

Que la soirée est fraîche et douce !
Oh ! viens ! il a plu ce matin ;
Les humides tapis de mousse
Verdissent tes pieds de satin.
L'oiseau vole sous les feuillées,
Secouant ses ailes mouillées ;
Pauvre oiseau que le ciel bénit !
Il écoute le vent bruire,
Chante, et voit des gouttes d'eau luire,
Comme des perles, dans son nid.


La pluie a versé ses ondées ;
Le ciel reprend son bleu changeant ;
Les terres luisent fécondées
Comme sous un réseau d'argent.
Le petit ruisseau de la plaine,
Pour une heure enflé, roule et traîne
Brins d'herbe, lézards endormis,
Court, et précipitant son onde
Du haut d'un caillou qu'il inonde,
Fait des Niagaras aux fourmis !


Tourbillonnant dans ce déluge,
Des insectes sans avirons,
Voguent pressés, frêle refuge !
Sur des ailes de moucherons ;
D'autres pendent, comme à des îles,
A des feuilles, errants asiles ;
Heureux, dans leur adversité,
Si, perçant les flots de sa cime,
Une paille au bord de l'abîme
Retient leur flottante cité !


Les courants ont lavé le sable ;
Au soleil montent les vapeurs,
Et l'horizon insaisissable
Tremble et fuit sous leurs plis trompeurs.
On voit seulement sous leurs voiles,
Comme d'incertaines étoiles,
Des points lumineux scintiller,
Et les monts, de la brume enfuie,
Sortir, et, ruisselants de pluie,
Les toits d'ardoise étinceler.


Viens errer dans la plaine humide.
À cette heure nous serons seuls.
Mets sur mon bras ton bras timide ;
Viens, nous prendrons par les tilleuls.
Le soleil rougissant décline
Avant de quitter la colline,
Tourne un moment tes yeux pour voir,
Avec ses palais, ses chaumières,
Rayonnants des mêmes lumières,
La ville d'or sur le ciel noir.


Oh ! vois voltiger les fumées
Sur les toits de brouillards baignés !
Là, sont des épouses aimées,
Là, des coeurs doux et résignés.
La vie, hélas ! dont on s'ennuie,
C'est le soleil après la pluie. --
Le voilà qui baisse toujours !
De la ville, que ses feux noient,
Toutes les fenêtres flamboient
Comme des yeux au front des tours.


L'arc-en-ciel ! l'arc-en-ciel ! Regarde. --
Comme il s'arrondit pur dans l'air !
Quel trésor le Dieu bon nous garde
Après le tonnerre et l'éclair !
Que de fois, sphères éternelles,
Mon âme a demandé ses ailes,
Implorant quelque Ithuriel,
Hélas ! pour savoir à quel monde
Mène cette courbe profonde,
Arche immense d'un pont du ciel !

Victor HUGO, Odes et ballades (1828)


J'aime ces dimanches, ou parfois le temps est maussade et pluvieux, et, lorsque nous sommes lovés ils nous arrivent de parler d'histoires d'"eau".
Alana.

Par Alana - Publié dans : Poésie
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Jeudi 5 juin 4 05 /06 /Juin 09:26

 

La forêt dit: « C'est toujours moi la sacrifiée,
On me harcèle, on me traverse, on me brise à coups de hache,
On me cherche noise, on me tourmente sans raison,
On me lance des oiseaux à la tête ou des fourmis dans les jambes,
Et l'on me grave des noms auxquels je ne puis m'attacher.
Ah! on ne le sait que trop que je ne puis me défendre
Comme un cheval qu'on agace ou la vache mécontente.
Et pourtant je fais toujours ce que l'on m'avait dit de faire,
On m'ordonna : "Prenez racine." Et je donnai de la racine tant que je pus,
"Faites de l'ombre." Et j'en fis autant qu'il était raisonnable,
"Cessez d'en donner l'hiver." Je perdis mes feuilles jusqu'à la dernière.
Mois par mois et jour par jour je sais bien ce que je dois faire,
Voilà longtemps qu'on n'a plus besoin de me commander.
Alors pourquoi ces bûcherons qui s'en viennent au pas cadencé ?
Que l'on me dise ce qu'on attend de moi, et je le ferai,
Qu'on me réponde par un nuage ou quelque signe dans le ciel,
Je ne suis pas une révoltée, je ne cherche querelle à personne
Mais il me semble tout de même que l’on pourrait bien me répondre
Lorsque le vent qui se lève fait de moi une questionneuse. »


Jules Supervielle

Par Alana - Publié dans : Poésie
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Mercredi 28 mai 3 28 /05 /Mai 13:54

 



Ce sont vos mains qui font la caresse ici-bas ;
Croyez qu'elles sont soeurs des lys et soeurs des ailes :
Ne les méprisez pas, ne les négligez pas,
Et laissez-les fleurir comme des asphodèles.

Germain NOUVEAU (1851-1920) 
Par Alana - Publié dans : Poésie
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Mardi 27 mai 2 27 /05 /Mai 10:05






"Que ce soit Urgèle ou Morgane,
J'aime en un rêve sans effroi,
Qu'une Fée au corps diaphane,
Ainsi qu'une fleur qui se fane,
Vienne pencher son front sur moi."

Victor Hugo                      

Par Alana - Publié dans : Poésie
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Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 10:56




Pour lui prouver que je l’aime plus que moi-même,
Je donnerai mes yeux à la femme que j’aime.

Je lui dirai d’un ton humble, tendre et joyeux:
"Ma très chère, voici l’offrande de mes yeux."

Je te donnerai mes yeux qui virent tant de choses.
Tant de couchants et tant de mers et tant de roses.
...


Extrait d'un texte de Renée Vivien

Par Alana - Publié dans : Poésie
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Mardi 22 avril 2 22 /04 /Avr 11:27



Je vis un ange blanc qui passait sur ma tête ;
Son vol éblouissant apaisait la tempête,
Et faisait taire au loin la mer pleine de bruit.
- Qu'est-ce que tu viens faire, ange, dans cette nuit ?
Lui dis-je. - Il répondit : - je viens prendre ton âme. -
Et j'eus peur, car je vis que c'était une femme ;
Et je lui dis, tremblant et lui tendant les bras :
- Que me restera-t-il ? car tu t'envoleras. -
Il ne répondit pas ; le ciel que l'ombre assiège
S'éteignait... - Si tu prends mon âme, m'écriai-je,
Où l'emporteras-tu ? montre-moi dans quel lieu.
Il se taisait toujours. - Ô passant du ciel bleu,
Es-tu la mort ? lui dis-je, ou bien es-tu la vie ? -
Et la nuit augmentait sur mon âme ravie,
Et l'ange devint noir, et dit : - Je suis l'amour.
Mais son front sombre était plus charmant que le jour,
Et je voyais, dans l'ombre où brillaient ses prunelles,
Les astres à travers les plumes de ses ailes.


Victor Hugo
Par Alana - Publié dans : Poésie
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Lundi 21 avril 1 21 /04 /Avr 15:54



Elle sait que l'attente est un cruel supplice,
Qu'il doit souffrir déjà, qu'il faut qu'elle accomplisse
Le serment qu'elle a fait d'être là, vers midi.
Mais, parmi les parfums du boudoir attiédi,
Elle s'est attardée à finir sa toilette.
Et devant le miroir charmé qui la reflète,
Elle s'impatiente à boutonner son gant ;
Et rien n'est plus joli que le geste élégant
De la petite main qui travaille ; et, mutine,
Elle frappe le sol du bout de sa bottine.


François COPPÉE (1842-1908)

Par Alana - Publié dans : Poésie
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Dimanche 23 mars 7 23 /03 /Mars 15:31


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Colin, poussé d'amour folâtre,

Regardoit à son aise, un jour ,

Les jambes plus blanches qu'albâtre

De Rose, objet de son amour.

Tantôt il s'adresse à la gauche,

Tantôt la droite le débauche.

- «Je ne sais plus, dit-il, laquelle regarder,

Une égale beauté fait un combat entr'elles.»

- «Ah! lui dit Rose, ami, sans plus tarder,

Mettez-vous entre deux pour finir leurs querelles.»


Alexis Piron

Par Alana - Publié dans : Poésie
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Vendredi 21 mars 5 21 /03 /Mars 15:33


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Sur la luzerne en fleur assise,
Qui chante dès le frais matin ?
C'est la fille aux cheveux de lin,
La belle aux lèvres de cerise.

L'amour, au clair soleil d'été,
Avec l'alouette a chanté.

Ta bouche a des couleurs divines,
Ma chère, et tente le baiser !
Sur l'herbe en fleur veux-tu causer,
Fille aux cils longs, aux boucles fines ?

L'amour, au clair soleil d'été,
Avec l'alouette a chanté.

Ne dis pas non, fille cruelle !
Ne dis pas oui ! J'entendrai mieux
Le long regard de tes grands yeux
Et ta lèvre rose, ô ma belle !

L'amour, au clair soleil d'été,
Avec l'alouette a chanté.

Adieu les daims, adieu les lièvres
Et les rouges perdrix ! Je veux
Baiser le lin de tes cheveux,
Presser la pourpre de tes lèvres !

L'amour, au clair soleil d'été,
Avec l'alouette a chanté.


Charles-Marie Leconte De Lisle(1818-1894)

Par Alana - Publié dans : Poésie
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