Seras-tu de l'amour l'éternelle pâture ?
A quoi te sert la volonté,
Si ce n'est point, ô coeur, pour vaincre ta torture,
Et dans la paix enfin, plus fort que la nature,
T'asseoir sur le désir dompté,

Ainsi qu'un bestiaire, après la lutte, règne
Sur son tigre qui s'est rendu,
Et s'assied sur la bête, et, de son poing qui saigne
La courbant jusqu'à terre, exige qu'elle craigne
Alors même qu'elle a mordu ?

Et comme ce dompteur, seul au fond de la cage,
Ne cherche qu'en soi son appui,
Car nul dans ce péril avec lui ne s'engage,
Et nul ne sait parler le tacite langage
Que le monstre parle avec lui,

Ainsi, dans les combats que le désir te livre,
Ne compte sur personne, ô coeur !
N'attends pas, sous la dent, qu'un autre te délivre !
Tu luttes quelque part où nul ne peut te suivre,
Toujours seul, victime ou vainqueur.

 

 

Sully Prudhomme "Combats intimes"

Il y a des fois ou nous aimerions fuire certaines situations, et pourtant impossible de les éviter mais juste s'y confronter.
J'essaie aujourd'hui d'analyser ma peur de demain.
Prêt, mais pouvons nous l'être vraiment...
Je ne trouve pas mes mots pour exprimer mon ressenti, demain soir sera sans doute plus facile.
Impossible, rien ne vient, seulement une terrible angoisse devant le départ de celui qui nous manque déjà.


Une petite citation pour terminer, qui n'a pas de rapport avec mes quelques lignes plus haut, mais qui pourrait aider à notre bien-être quotidien.

Il faut se connaître soi-même : quand cela ne servirait pas à trouver le vrai, cela au moins sert à régler sa vie, et il n'y a rien de plus juste.

Blaise Pascal