Le blog de Alana





C’est beaucoup nuire déjà que d’arrêter : cette vie est si courte ! et notre inconstance l’abrège encore en nous la faisant recommencer sans cesse. Nous la morcelons en trop de parcelles, nous la déchiquetons. Hâte-toi donc, cher Lucilius, et songe combien tu redoublerais de vitesse, si tu avais l’ennemi à dos, si tu soupçonnais l’approche d’une cavalerie lancée sur les pas des fuyards. Tu en es là ; on te serre de près ; fuis plus vite et trompe l’ennemi. Ne t’arrête qu’en lieu sûr, et considère souvent que c’est une belle chose à l’homme de compléter sa vie avant de mourir, puis d’attendre en sécurité ce qui lui reste de jours à vivre, fort de sa propre force et en possession d’une existence heureuse qui ne gagne pas en bonheur à être plus longue. Oh ! quand verras-tu l’heureux temps où tu sentiras que le temps ne t’importe plus, où tranquille et sans trouble, insoucieux du lendemain, tu auras à satiété joui de tout ton être ! Veux-tu savoir ce qui rend les hommes avides de l’avenir ? C’est que pas un ne s’est appartenu.
Ven 12 sep 2008 1 commentaire
Bien dit !
JEFF - le 12/09/2008 à 10h05