Le blog de Alana
Je vis ces jours passez une fort belle garce
Négligemment coifée, assise sur du foin,
Ayant ses deux genoux l'un de l'autre si loin
Au large escarquillez qu'ils occupoient la place.
Ses cuisses elle ouvroit d'une si bonne grace
Qu'on voyoit entre deux, vers le haut, en un coin,
Un trou large et ouvert à y mettre le poin,
Mais faisoit, ce semble, une laide grimace.
Joyeuse, elle tenait à belles plaines mains
Une chose gros et long d'un quartier pour le moins
Qu'elle mettoit dedans la mine asseurée;
Et, remuant tousjours, si fort elle pressoit
Que jamais en repos elle ne le laissoit
Qu'une douce liqueur elle n'en eut tirée.
Pierre De Larivey (1540 - 1619)